Notre matinée est très studieuse. L’obtention du diplôme d’« Initiation à la Permaculture » nécessite en effet quelques apports théoriques en plus des travaux pratiques en plein air.
Avec Alain, nous avons défini les fondements et découvert l’histoire récente de la permaculture. Les principes éthiques énoncés par Bill Morrison et David Holmgren exigent de prendre soin de la planète Terre et des gens, quelles que soient leurs différences, mais aussi de partager les surplus. Vouloir être vivant et vouloir vivre avec le vivant, autour de nous, qui lui aussi veut vivre, réclame beaucoup d’humilité, de sobriété, de résilience, de coopération et un engagement durable. Ceci procure facilement une grande joie car nous pouvons ainsi nous reconnecter d’une part à la Nature mais aussi à l’Autre.
En 1970, la permaculture définissait douze principes de conception d’abord appliqués aux domaines de l’agriculture et du jardinage. Depuis 30 ans, ces préceptes ont essaimé dans la gestion des ressources (énergie, eau), l’aménagement du territoire et la construction des bâtiments.
Cette approche systémique et holistique nous invite en effet à être auteurs et acteurs de changements en cherchant des solutions créatives et durables pour faire face aux difficultés rencontrées en se demandant « Comment faire pour …? » plutôt que « Pourquoi ? », ce qui passerait par une recherche vaine de causes et de coupables. Le problème est la solution ! Et vice-versa ! A nous d’être créateurs au cœur de la Création !
Animés par cet esprit, nous découvrons avec Virginie comment utiliser et valoriser la diversité à nos pieds et autour de nous. Virginie est cueilleuse professionnelle de plantes sauvages comestibles. Grâce à ses enseignements, nous redécouvrons les plantes de nos aïeux. Sous nos pieds, si nous y prenons garde, se cachent de véritables trésors.
Trois règles d’or vitales et essentielles guident nos pas. Nous apprenons ainsi :
- à les identifier à 100%, sans qu’aucun doute ne puisse subsister ;
- à nous assurer qu’aucun élément néfaste pourrait être à l’origine d’une contamination (pollution, déjection) ;
- à prélever une quantité supportable par la plante afin de ne pas mettre en péril la fin de son cycle de vie et ainsi préserver cette ressource pour les cueillettes suivantes.
Nous voici donc partis à pincer les feuilles « nouvelles » de Berce, d’Achillée-Millefeuille, de Plantain lancéolé et d’Orties et à couper les fleurs fraîches de Sureau noir et de Tilleul. Pourquoi prendre les jeunes pousses ? Pour profiter de toutes les vertus gustatives et de tous les principes actifs insoupçonnés qu’elles nous offrent. De quoi nous préparer un bon repas ! Et oui, nous avons cuisiné. Nous avons enfin pu exprimer notre créativité pour faire de bons petits plats savoureux. Bientôt nous pourrons le faire à la maison !